Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, ie reseus lautre iour ungne vostre letre. Dieu sait le
2bien que me fut dantandre de vous nouvelles et bonne santé et Luy
3prie vous y vouloir maintenir. Ie vous promecs que ian suis bien
4an peine voyant le troubles qui sont ordinerement auprès de vous,
5et qui sampresantent de nouveaus. Il faudroit aller bien loing pour
6ne voir de facheries. Ie me remecs à monsieur de Veines mon cousin
7à vous escripre de nouvelles de ce cartiers ; quand au miennes, ie suis
8arivée an ce lieu an fort bonne santé, graces à Dieu, et toute ma
9compagnie aussi. Et a esté nostre voyage bien heureus, car nous
10avons heu le plus beau tamps quil e[s]t possible. Il e[s]t vray que an
11ce mois de fevrier, il a fait de si grands frois que ma fille et
12ma niepse ont une remue qui le fachent ung petit et sur tout ma
13fille, mès iespère, avecques laide de Nostre Seigneur, que ce ne
14sera rien. Quand à mes affaires, iay donmé [sic] quelque coomancement
15et yer, nous plaidames dans la chambre des requetes, chacun par
16son advocat. Si vous saviés, monsieur, les defances et raisons de
17ma partie, vous an panceriés ce que beaucoup dautres an ont dit. Ie
18pence que iustise me sera faite. Ie nay pas heu la peine de debatre
19mes letres de coumitimus, car cela e[s]t passé ainsi. Il met veneu bien
20à propos pour ninportuner la raine pour ce faict. Que[s]t tout ce
21que ie vous escriprai pour le presant, que de vous suplier très humblement
22me fère cet honneur de me departir de vous nonouvelles [sic] et vous
23asseurer que nan ferés iamais part à perssonne qui de melleur cœur
24desire vous fère bien humble service. Iay esté bien ayse de celles
25que mavés mendé de madamoiselle d’Ourche ma niepse. Et sur ce, ie vous
26baise très hunnblement le mains, priand Dieu que vous doinct,
27monsieur, an très parfaicte santé, très heureuse longue vye. De Paris, ce XVIII
28fevrier.
29Vostre bien hunmble et obeyssante cousine
30à vous fère servise LUCRECE DANTIBOUL.